JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE. 30 décembre 1990 page 16439. LOI n° 90-1170 du 29 décembre 1990. Art. 28. - I. - On entend par prestations de cryptologie toutes prestations visant à transformer à l'aide de conventions secrètes des informations ou signaux clairs en informations ou signaux inintelligibles pour des tiers, ou à réaliser l'opération inverse, grâce à des moyens, matériels ou logiciels conçus à cet effet. Pour préserver les intérêts de la défense nationale et de la sécurité intérieure ou extérieure de l'Etat, la fourniture, l'exploitation ou l'utilisation de moyens ou de prestations de cryptologie sont soumises : a) à déclaration préalable lorsque ce moyen ou cette prestation ne peut avoir d'autre objet que d'authentifier une communication ou d'assurer l'intégralité du message transis ; b) à autorisation préalable du Premier ministre dans les autres cas. Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions dans lesquelles est souscrites la déclaration et accordée l'autorisation mentionnée à l'alinéa précédent. Ce décret peut prévoir un régime simplifié de déclaration ou d'autorisation pour certains types de matériels ou de prestations ou pour certaines catégories d'utilisateurs. II. - Sans préjudice de l'application du code des douanes, sera puni d'une amende de 6 000 F à 500 000 F et d'un emprisonnement d'un mois à trois mois ou de l'une de ces deux peines seulement quiconque aurait soit exporté un moyen de cryptologie, soit fourni ou fait fournir une prestation de cryptologie sans l'autorisation mentionnée au paragraphe I du présent article. Le tribunal pourra, en outre, interdire à l'intéressé de solliciter cette autorisation pendant une durée de deux ans au plus, portée à cinq ans en cas de récidive. En cas de condamnation, le tribunal pourra, en outre, prononcer la confiscation des moyens de cryptologie. III. - Outre les officiers et agents de police judiciaire et les agents des douanes dans leur domaine de compétence, les agents habilités à cet effet par le Premier ministre et assermentés dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat peuvent rechercher et constater par procès-verbal les infractions aux dispositions du présent article et des textes pris pour son application. Leurs procès-verbaux sont transmis dans les cinq jours au procureur de la République. Ils peuvent accéder aux locaux, terrains ou moyens de transport à usage professionnel, demander la communication de tous documents professionnels et en prendre copie, recueillir, sur convocation ou sur place, les renseignements et justifications. Ils peuvent procéder, dans ces mêmes lieux, à la saisie des matériels visés au paragraphe I sur autorisation judiciaire donnée par ordonnance du président du tribunal de grande instance dans le ressort duquel sont situés les matériels, ou d'un juge délégué par lui. La demande doit comporter tous les éléments d'information de nature à justifier la saisie. Celle-ci s'effectue sous l'autorité et le contrôle du juge qui l'a autorisée. Les matériels saisis au procès-verbal dressé sur les lieux. Les originaux du procès-verbal et de l'inventaire sont transmis au juge qui a ordonné la saisie. Le président du tribunal de grande instance ou le juge délégué par lui pourra d'office à tout moment ou sur la demande de l'intéressé ordonner mainlevée de la saisie. IV. - Les autorisations de fourniture, d'exportation ou d'utilisation de moyens ou de prestations de cryptologie délivrées avant la date de publication de la présente loi conservent leurs effets jusqu'à l'expiration du terme prévu. Art. 29. - I. - Le quatrième alinéa de l'article 8 de la loi n° 89-1008 du 31 décembre 1989 relative au développement des entreprises commerciales et artisanales et à l'amélioration de leur environnement économique, juridique et social est supprimé. II. - Au début du second alinéa de l'article 9 de cette même loi, les mots : "du quatrième alinéa de l'article 8 de la présente loi" sont remplacés par les mots : "de l'article L. 34-9 du code des postes et télécommunications". La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat. Fait à Paris, le 29 décembre 1990. Travaux préparatoires : Assemblée nationale : Projet de loi n° 1592 ; Rapport de M. Gabriel Montcharmont, au nom de la commission de la production, et annexe, observations de M. Bernard Schreiner, au nom de la commission des affaires culturelles, n° 1623 ; Discussion les 12 et 15 octobre 1990 et adoption, après déclaration d'urgence, le 15 octobre 1990. Sénat : Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, n° 36 (1990-1991) ; Rapport de M. Gérard Larcher, au nom de la commission des affaires économiques, n° 69 (1990-1991) ; Avis de la commission des affaires culturelles, n° 70 (1990-1991) ; Discussion les 13 et 14 novembre 1990 et adoption le 14 novembre 1990. Assemblée nationale : Rapport de M. Gabriel Montcharmont, au nom de la commission mixte paritaire, n° 1724. Sénat : Rapport de M. Gérard Larcher, au nom de la commission mixte paritaire, n° 93 (1990-1991). Assemblée nationale : Projet de loi, modifié par le Sénat, n° 1703 ; Rapport de M. Gabriel Montcharmont, au nom de la commission de la production, n° 1763 ; Discussion et adoption le 29 novembre 1990. Sénat : Projet de loi, adopté avec modifications par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture, n° 113 (1990-1991) ; Rapport de M. Gérard Larcher, au nom de la commission des affaires économiques, n° 132 (1990-1991) ; Discussion et adoption le 11 décembre 1990. Assemblée nationale : Projet de loi, modifié par le Sénat en nouvelle lecture, n° 1810 ; Rapport de M. Gabriel Montcharmont, au nom de la commission de la production, n° 1811 ; Discussion et adoption le 12 décembre 1990. Conseil constitutionnel : Décision n° 90-281 DC du 27 décembre 1990 publié au Journal officiel du 30 décembre 1990.